Danse Orientale
" Une danse de ressenti et d'émotions "
La danse orientale a des origines mystérieuses et incertaines.
A travers les âges, nous avons écho de celle-ci comme une danse qui divertit les Pharaons et célèbre les étapes importantes de la vie (naissance, fertilité, mariage, mort...).
Le terme danse orientale est assez vague car il englobe une multitude de styles modernes et plus traditionnels en Egypte (sans parler des danses du Maghreb et du Moyen-Orient) tels que : baladi, saidi, shaabi, melaya leff, khaliji, eskanderani, shamadan, fellahi, hagallah...
La version la plus enseignée aujourd'hui est le raqs sharqi ("danse orientale" en arabe), danse née du style traditionnel baladi (pays) fusionnée à des techniques de danses occidentales académiques. On y retrouve de nombreux déplacements, tours, demi-pointes et bras voluptueux et aériens.
Les Almées (artistes savantes qui ne dansent que pour les femmes de la haute société notamment dans les harems) et les Ghawazee (dansent pour les classes populaires en public, également musiciennes, chanteuses..) sont les premières danseuses dont on a véritablement entendu des traces sur la manière dont elles dansaient.
Cependant ceci n'est que le résultat du mouvement orientaliste (mouvement littéraire et artistique né au 18ème siècle). En effet, les occidentaux voyageant de plus en plus, la danseuse orientale est rapidement devenue source de fantasmes et d'imaginaire. Aucun homme n'a réellement vu d'Almée danser. Les ghawazee tant qu'à elles, étaient décrites et définies dans les récits bien plus par leur beauté envoûtante que par leurs mouvements. Nous avons donc peu d'indications véridiques venant de "l'orientalisme" sur ce qu'était la danse orientale .
C'est dans les années 20 que Badia Masabni ouvre au Caire le premier music-hall inspiré des cabarets européens. C'est à ce moment-là que la danse orientale telle qu'elle était va commencer à évoluer.
Le cinéma égyptien quant à lui prend de l'ampleur (3ème industrie la plus importante au monde) des années 40 à 60.
Les films mettent en lumière des actrices/chanteuses/danseuses qui restent dans les mémoires telles que Samia Gamal ou Naima Akhef. De cette période en découle le style de danse "Golden Era", bassin prononcé vers l'avant, buste assez figé et bras tenus vers le haut.
Les folklores étant peu mis en avant à cette époque, Mahmoud Reda créer la Troupe Reda en 1959 et valorise les joyaux de ces classes populaires et en fait de véritables arts de scène visibles au yeux du monde entier.
Les styles de mise en scène en danse orientale sont à l'heure actuelle bien plus dans la performance physique et technique, tels que le drum solo (de nombreuses isolations sur des percussions) ou bien la majence (routine qui met en valeur un condensé de plusieurs styles que la danseuse maîtrise pour montrer ses atouts). Elle est désormais répandue dans le monde entier et réunit aujourd'hui une grande communauté.
Retenons que la danse orientale égyptienne est un art de scène tout autant qu'un art guérisseur qui diffuse amour, joie et partage. Pour beaucoup elle est aussi le chemin qui relie le cors au spirituel pour ne faire qu'un entre les 2 mondes afin de retrouver, ressentir et retransmettre ce qu'est l'énergie féminine à l'état pur, dans toute sa puissance, douceur et vulnérabilité. (Interview Puela Lunaris)